Le ministère de la Justice dévoile les grandes lignes d’un projet inédit en France et qui verra le jour d’ici 2027 à Saint-Laurent du Maroni : un site unique accueillant un centre pénitentiaire de 495 places, un tribunal judicaire, le SPIP et la PJJ.
« Pour la première fois sur le territoire national, un site unique accueillera d’ici 2027 à la fois un centre pénitentiaire, un tribunal judiciaire, une antenne du service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP) et des unités éducatives de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) » résume Éric Dupond-Moretti. Le ministère de la Justice vient en effet de dévoiler les grands axes de cette cité du ministère de la Justice de Saint-Laurent du Maroni qui doit s’étendre sur 40 000 m2 de surface de plancher (sur 25 hectares) et comprendre également des espaces communs pour la restauration et la formation des utilisateurs du site.
Née suite au plan d’urgence intégré dans les accords de Guyane signés le 21 avril 2017 vise deux objectifs principaux : mettre fin à la surpopulation de l’établissement pénitentiaire de Rémire-Montjoly et rapprocher le service public de la justice des citoyens ouest-guyanais, par la création d’un tribunal judiciaire de plein exercice sur ce territoire en pleine expansion.
« L’amélioration de la situation de la justice dans nos outre-mer est pour moi une priorité, ce projet exceptionnel en est la preuve indiscutable. Je suis heureux de le voir avancer concrètement car il s’agit d’une étape décisive pour l’avenir de la justice en Guyane » commente le garde des Sceaux. Et d’ajouter que cette opération « unique en son genre permettra à la fois plus de proximité et un meilleur accueil pour les justiciables, plus de sécurité et de meilleures conditions de travail pour nos agents pénitentiaires et une amélioration des conditions de détention ».
En outre, la cité située à l’entrée de la ville de Saint-Laurent du Maroni, devrait jouer un rôle majeur dans l’aménagement et le développement à moyen et long terme de la ville, et son implantation affirmer la place de la Justice dans la cité. Elle constituera également l’un des éléments emblématiques du projet d’aménagement du secteur Margot, qui fait partie de l’opération d’intérêt national (OIN) de la Guyane.
« Ce projet, mené en étroite collaboration avec les services de la Ville, de la Préfecture et de l’Établissement public foncier et d’aménagement de la Guyane (EPFAG), participera pleinement au développement du territoire ouest-guyanais. Outre l’ensemble des services déconcentrés du ministère de la Justice, la cité accueillera une cellule socio-économique, dispositif spécifique à ce territoire et dédié notamment au recrutement local et à l’insertion par l’activité économique » indique le ministère de la Justice dans un communiqué daté du 10 novembre dernier.
Et d’ajouter que le lauréat, un groupement constitué notamment de l’entreprise Pizzarotti comme mandataire et du cabinet d’architectes Architecture studio, ainsi que Ingerop, CS Ingénierie, Equans Ineo, Axima et Sodexo, a réussi à apporter une réponse claire aux exigences du cahier des charges de l’APIJ (Agence publique pour l’immobilier de la Justice), issues d’une programmation ambitieuse tant sur le plan fonctionnel que technique et environnemental. Afin de répondre aux enjeux d’insertion urbaine, paysagère et architecturale du projet, mais aussi à la gestion des nombreux flux de circulation sur la cité, et pour offrir à terme le meilleur accueil possible des justiciables, des auxiilaires de justice et du public, il a été décidé d’une organisation « en étoile » pour répartir les différentes fonctions. Etoile au centre de laquelle siègera la Maison de la Cité, espace de services (restauration, hébergement temporaire, activités sportives…) pour l’ensemble des personnels du site. « Le tribunal judiciaire, mariant la symbolique judiciaire et la culture locale, marquera l’entrée du site en prolongement du parc Margot. Le bâtiment réunissant la PJJ et le SPIP fera le lien entre le tribunal judiciaire et le centre pénitentiaire » précise le ministère.
Adapté au climat guyanais, le projet est également pensé pour limiter la consommation d’énergie grâce à sa conception bioclimatique. « Le recours aux énergies renouvelables y est prépondérant » avance le ministère selon lequel 50% de la consommation électrique du site sera assurée par des panneaux photovoltaïques et 80% de la production d’eau chaude sanitaire sera assurée par des énergies renouvelables. « Le contrat associe le prestataire en charge de l’exploitation et de la maintenance future des bâtiments dès leur conception. Cette disposition est le gage d’une exploitation et d’une préservation des ouvrages et des équipements optimales »
(Fanny Fontan)