Le collectif “Sauvons Saül”, a lancé une nouvelle pétition pour alerter sur la situation de la commune la plus enclavée de Guyane et les difficultés en termes de desserte aérienne. Le collectif pointe du doigt la politique commerciale de Guyane Express Fly et formule plusieurs propositions pour améliorer la continuité territoriale. Plus de 3.000 personnes ont signé la pétition en moins d’une semaine.
Plus d’un an après le lancement d’une pétition à destination du préfet de Guyane, concernant le manque de rotations opérées par Air Guyane, le collectif “Sauvons Saül” a lancé une nouvelle pétition destinée au président de la CTG. Elle pointe du doigt les politiques commerciales de la compagnie Guyane Express Fly. Pour rappel, la compagnie Air Guyane a été liquidée en septembre 2023, un mois après un trio d’opérateurs (Guyane Fly, Van Air et Jet Airways) a été choisi pour assurer les dessertes aériennes de l’intérieur de la Guyane, elle en est l’unique opérateur. Mais voilà, pour le collectif “Sauvons Saül”, malgré les “efforts de la compagnie pour assumer le continuité territoriale”, “la politique commerciale de Guyane Express Fly hypothèque sérieusement le développement de la commune”, qui ne dispose d’aucune autre alternative d’approvisionnement que Cayenne. Parmi les “pratiques préjudiciables” dont parle le collectif se trouvent, le manque de visibilité à long terme sur le planning des rotations, les créneaux de réservation qui “coupent systématiquement les périodes de vacances”, les horaires de réception de fret GSAF trop contraignants, l’impossibilité de dépôt de matières dangereuses au fret, et la limitation du poids des bagages “10kg en soute et 5kg en cabine”, trop restrictive “il est extrêmement difficile de se limiter à seulement 10 kilos de bagages – certaines denrées nécessitent un acheminement immédiat”, peut-on lire sur la pétition.
Face à ces constats “Sauvons Saül” formule plusieurs propositions pour “retrouver une desserte aérienne permettant à la fois une reprise des activités touristiques (80% des voyageurs sont des visiteurs) et des conditions décentes pour les saüliens”. Le collectif propose l’ouverture de vols sur une année glissante, l’augmentation de la fréquence des vols pour Saül, l’ouverture du fret GSAF l’après-midi, la mise en œuvre d’une facturation détaillée du fret séparant l’alimentaire de l’ordinaire ainsi que la suppression du tarif poids / volume, la suppression des frais de stockage des retours de fret vers Cayenne. Il demande aussi la qualification pour le transport des matières premières dangereuses par la compagnie, la limite des bagages soute et cabine “pour les vols ‘secs’”, la “sécurisation de la prise en compte d’excédents de bagages avec par exemple, la possibilité de pré-réservation de l’excédent lors de l’achat des billets permettant une estimation instantanée du poids transporté par la compagnie. Et enfin la mise en service d’avions mieux adaptés au transport vers les communes intérieures, dont Saül.
Le collectif déplore également que la consultation promise par la CTG se soit transformée en “un simple questionnaire par internet”, et appelle à une rencontre avec le président Gabriel Serville “dans les meilleurs délais”.
(Claudia Ledezert)