Acteur stratégique de l’économie guyanaise, le grand port maritime de Guyane regroupe 67 entreprises qui employaient 1.180 personnes en 2021, soit 2% du salariat du territoire et génèrait à cette époque 3,9% de la richesse dégagée dans le secteur marchand, d’après les données de l’étude thématique réalisée par l’INSEE Guyane.

23e port français en tonnage, le grand port maritime de Guyane est en charge des deux ports de Pariacabo à Kourou et de Dégrad-des-Cannes à Rémire Montjoly. Il s’agit d’un acteur économique incontournable du territoire, puisque 99% du fret transite par le GPM. Entre 2011 et 2021, le fret maritime augmente de 35%, face à une population qui croît de 21%. “Le dynamisme démographique ainsi que les besoins en logements et autres constructions qui en découlent favorisent l’augmentation des importations et par conséquent la hausse des échanges maritimes. En tant que porte d’entrée principale des marchandises, le grand port maritime et ses infrastructures soutiennent le développement de nombreuses activités sur le territoire. Le complexe industrialo-portuaire (CIP) associe un cluster maritime et portuaire, qui comprend les activités directement liées aux activités opérationnelles du port, et un cluster industriel, défini comme les industries et les services dédiés présents sur le port ou à proximité immédiate, et qui tirent avantage de cette implantation”, indique l’INSEE.

Le CIP regroupait 67 entreprises en 2021 qui employaient 1.180 personnes, soit 2% du salariat en Guyane. Les activités maritimes et portuaires concentraient 36% de ces salariés, soit 430 emplois. “La « manutention portuaire » (170 salariés) et « l’organisation des transports » (140 salariés) sont les secteurs les plus importants”, précise l’étude. “Le secteur public et assimilé, qui regroupe notamment les douaniers, les agents de la Direction de la Mer, les services vétérinaires et phytosanitaires et les salariés du Grand Port Maritime de la Guyane, représente 7,6 % de l’emploi du CIP (90 salariés). Ses employés organisent et contrôlent les différentes opérations du port et en gèrent les installations”, observe l’INSEE.

Les activités non-maritimes génèrent elles, les deux-tiers des emplois au sein du CIP. “D’autres activités « non maritimes », sont dépendantes du port : elles bénéficient des activités et des infrastructures de celui-ci ou de leur proximité immédiate pour se développer, notamment par l’importation de matières premières ou l’exportation de marchandises. Il s’agit d’entreprises exerçant des activités de transport terrestre (entreprises de transport qui gèrent la distribution des marchandises importées ou exportées par containers), de commerce et de services aux marchandises (commerce de gros, activités de stockage, conditionnement, gestion des déchets et autres services aux entreprises, comme l’activité des sièges sociaux et les études techniques), et également d’activités industrielles”, lit-on. Ces activités emploient 750 personnes, soit 64% des salariés du CIP. “ Ces activités regroupent à parts égales en termes d’emploi le commerce et service aux industries (entreposage, déchet, assainissement), l’industrie et le transport terrestre avec 250 emplois chacune. Cette dernière activité pèse davantage en Guyane que dans les autres régions françaises hébergeant un Grand Port Maritime. En effet, un emploi du CIP sur cinq concerne le transport terrestre. Avec de grandes distances à parcourir, l’activité est essentielle pour assurer l’accessibilité aux biens et marchandises”, établit l’Institut national de la statistique et des études économiques.

Le CIP génère 2% de l’emploi de la région et crée 2,3% du PIB. Avec 105,3 millions d’euros, il génère également 3,9 % de la richesse dégagée du secteur marchand de la Guyane (2,7 milliards d’euros). Les salariés du CIP sont dispersés sur le territoire et l’influence du GPM s’étend encore au-delà. L’INSEE estime à 750 le nombre d’emplois indirects générés par les GPM de Guyane.

(Claudia Ledezert)