Après deux années de conflit entre les porteurs du projet de Centrale électrique de l’Ouest Guyanais et l’association Village Prospérité de la communauté Kali’na, un accord a été trouvé le 26 août pour instaurer une “relation partenariale” pour la mise en œuvre de la centrale et en “faveur du développement socio économique du village”.
Après deux ans de lutte opposant les porteurs de projets de la Centrale électrique de l’Ouest Guyanais (CEOG) et la communauté Kali’na représentée par l’Association Village Prospérité, les deux parties ont trouvé un accord le 26 août dernier. Un accord pour “instaurer une relation partenariale de long terme bénéficiant aux deux parties pour le succès de la mise en œuvre de la centrale et en faveur du développement socio-économique et culturel durable du Village Prospérité”, indique le communiqué de presse conjoint.
Cet accord marque un tournant dans le développement de l’énergie renouvelable de l’Ouest Guyanais et la communauté Kali’na. “CEOG prend en compte la présence de la communauté Kali’na et répondra dans la durée aux besoins du Village Prospérité d’être accompagné dans l’aménagement de voiries dans l’objectif d’amélioration des déplacements et de mise en valeur de la Concession du Village.
Ce partenariat permettra aussi d’instaurer des canaux de communication privilégiés entre CEOG et les habitants du Village, mais aussi de favoriser l’accès à l’emploi notamment des jeunes Kali’na, d’apporter des actions de protection de l’environnement et de soutenir des activités permettant l’autosuffisance du village dans un souci de développement durable”, poursuit le document. Ce projet de centrale constituée d’un parc solaire photovoltaïque et d’une unité de stockage massif d’énergie sous forme d’hydrogène, est prévue pour approvisionner l’équivalent de 10.000 foyers, et pour répondre aux futurs besoins énergétiques du territoire, à des tarifs compétitifs. Sa mise en service était initialement prévue pour mi-2024. Le projet nécessitant la déforestation de 78 hectares de forêt, les Kali’na se sont mobilisés pour dénoncer les conséquences environnementales de la construction de la centrale et demandaient sa relocalisation.
Un bras de fer s’était alors enclenché, la communauté Kali’na avait déposé plainte en novembre 2023 devant le tribunal judiciaire de Cayenne contre la CEOG pour dégradation de la faune, de la flore et du milieu aquatique et pour non-respect des mesures de protection environnementale. Le mois suivant, une délégation représentant le village avait été reçue à l’Assemblée nationale, afin de médiatiser leur lutte au-delà des frontières guyanaises et pour tenter de rallier des soutiens. Une lutte qui les a amenée à déposer plainte contre la CEOG auprès du comité pour l’élimination de la discrimination des Nations Unies à Genève. Le comité avait alors exhorté à la France de respecter les droits autochtones dans le projet de centrale.
(Claudia Ledezert)